L’art a l’œuvre – I.

Avant-propos

Le tableau de René Magritte La trahison des images ou Ceci n’est pas une pipe a dénoncé la duperie qu’exercent les images sur le spectateur, les éléments verbaux extérieurs à l’image étant, de fait, extrêmement importants. L’Art a l’œuvre n’est ainsi pas un livre, mais la partie verbale de la performance numérique du même nom, dont l’objectif est d’interpeler quant au statut actuel octroyé à l’art par le public, d’affiner la perception qu’en a celui-ci en l’intégrant à la réalisation de l’œuvre via le médium internet, par et pour lequel elle a été conçue. C’est donc également un happening, un événement qui sollicite les participants à révéler leurs attentes et suggestions en la matière. Il est encore destiné à incuber la suite du projet artistique de son auteur, de définir et d’exprimer l’art en fonction de lui-même. Suivez le lien https://www.doppagne.info/le-happening/

Le Centre National (français) des Ressources Textuelles et Lexicales définit l’art comme étant l’ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l’homme tend à une certaine fin, cherche à atteindre un certain résultat. La philosophie le considère abstrait, incommensurable à l’esprit et s’attache de ce fait, à exclusivement en examiner la fonction. Le terme « art » va suggérer une vision mentale personnelle différente, propre à chacune et à chacun, par exemple Mona Lisa de da Vinci, le Penseur de Rodin, le livre Notre Dame de Paris de Hugo, la pyramide de Khéops, etc. Cette constatation témoigne assurément du réflexe humain de nécessairement devoir matérialiser une donnée abstraite, de concrétiser l’indéfini par le biais d’œuvres effectivement réelles
L’appréhension objective de l’œuvre d’art est cependant polluée par les préconçus, l’inconscient collectif, la contre-culture émotionnelle, la critique, le marché spéculatif, etc.
Le présent écrit tente donc d’authentifier cette perception. Davantage qu’un livre, il est le support d’une expérience numérique, d’une performance-happening, du partage d’un concept, il est conçu par et pour internet, et est également destiné à incuber la suite de mon projet artistique.
Le blog https://www.doppagne.info/ contiendra, dès la publication de l’ouvrage en format numérique et en format livre classique, la documentation (photographies et autres annexes). Il est également disponible pour recevoir vos questions et avis.
« È cosa mentale » a dit Leonardo da Vinci (1452-1519) à propos de la peinture.

William Blake (1757-1827), apparaît comme le premier grand artiste visionnaire, il crée son propre univers, en marge de la production artistique de l’époque. Il apparaît comme une sorte de prophète par son radicalisme : fondée sur l’injustice et la peur, la société a toujours tort, il faut la dénoncer et la dépasser. Il définit deux modèles humains « le lion et le bœuf ». Le premier courageux, fort, souple, adaptable et audacieux, l’autre laborieux, pesant, soumis, servile et prudent. Ils réclament un traitement différent, ajusté à ces natures respectives, car l’égalitarisme sociétal forcé mène à l’injustice : la même loi pour tous mène à une société d’esclaves. Les artistes et autres prétendus tels n’échappent pas à cette classification, selon qu’ils choisissent de s’impliquer sans concessions et isolés dans une recherche personnelle permanente et ardue, ou préfèrent la vision historique, scolaire, superficielle, futile, matérielle, réactionnaire et dépassée imposée par l’inconscient collectif d’une société judéo-chrétienne décadente et matérialiste.

L’élargissement du phénomène d’interaction entre les différentes formes de l’expression artistique, a été entamé et baptisé « deskilling » (déqualification), par la critique d’art Rosalind Krauss (1941), en référence au vocabulaire de l’avant-garde artistique des années 1960. Picasso et Duchamp réfuteront également les compétences dévolues à l’art académique.
Chaque époque a vu les innovations technologiques utilisées par les artistes ; il en va de même en ce qui concerne le phénomène numérique et les questionnements qu’il suscite. Dès la dernière décennie du vingtième siècle, l’Américain Douglas Davis va s’intéresser à Internet et à la vidéo. Il entrevoit le potentiel participatif du réseau et ses balbutiements communautaires en tant que médium interactif. Au Lehmann College (Université de New York), il initie, en 1994, la première phrase collaborative au monde, soit la première œuvre collective via le médium Internet « The world’s first collaborative sentence ».
Plus de deux cent mille personnes vont prendre part à ce happening numérique.
Internet offre également une tribune intéressante aux artistes. En 2005, Ai Weiwei (1957), un des artistes majeurs de la scène chinoise, a ouvert un blog en faveur de la liberté artistique de parole et de conscience. Internet lui a permis de promouvoir l’art et l’acte artistique, dans un pays qui ne reconnaissait pas sa création.

« Le domaine de l’art, ce n’est pas l’absolu, c’est le possible. L’art et la technique ne sont pas deux modes d’expression et de pensée figés et antagonistes, mais deux champs susceptibles de se croiser et de se renforcer en vue de générer de la nouveauté dans la main et l’esprit de l’individu. » – Pierre Francastel, historien et critique d’art (1900-1970) – « Art & technique ».

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