L’art a l’œuvre – II.

Le temps modifie les contextes

Dans les sociétés libérales, l’art est trop souvent évalué en fonction de critères émotionnels, financiers et d’une « qualité » esthétique subjective, elle-même tributaire de la critique, des médias, des techniques et de la tendance. Les dispositions matérielles nécessaires à l’aboutissement esthétique amoindrissent, voire annihilent, la simultanéité entre perception, réflexion et création. La politique et la religion orientent la connaissance et paupérisent l’espace culturel ; la publicité et les codes sociaux, profondément infiltrés dans l’inconscient, empêchent d’encore pouvoir discerner les envies et les désirs du moi. L’art ne doit pas être une valeur refuge ou spéculative, il est de l’ordre de l’esprit, donc distinct de la matière. L’apprécier en fonction du nombre de ceux qui l’approuvent, est le moyen le plus sûr de consacrer le dénominateur commun le plus bas, dans un système où le paraître supplante l’être.
À l’inverse, l’art premier ou art primitif, celui des sociétés traditionnelles, non occidentales et sans écriture, privilégie le sacré. Les sentiments individuels y sont rarement exprimés et laissent la place aux enjeux collectifs de la perpétuation du clan, sous l’égide des esprits et des dieux. Ces œuvres relèvent donc d’abord du collectif et du sacré, elles sont les intermédiaires entre les mondes terrestre et spirituel, toujours au service du clan ou de la tribu. Leur finalité n’est donc pas de traduire un état psychologique, des émotions ou des sentiments.
En Europe, l’art préhistorique prend son ampleur au début du Paléolithique supérieur avec l’Aurignacien qui marque, il y a plus ou moins 15 000 ans, la première manifestation de l’art figuratif, très diversifié dans ses thématiques, ses techniques et ses supports. Il inclut des représentations figuratives animales, des représentations anthropomorphes souvent schématiques, ainsi que de nombreux signes. À la suite des découvertes de grottes ornées, (grottes des combattants et de Font-de-Gaume en 1901, le préhistorien Émile Cartailhac (1845-1921), contribue à la reconnaissance scientifique de l’art pariétal paléolithique comme une forme d’art à part entière. La première grande culture spécifiquement européenne est celle qui a donné naissance à l’art pariétal de l’Arc franco-cantabrique (Charente, Dordogne, Lot, Pyrénées, Pays basque, Cantabrie, Asturies) où nonante pourcents des grottes ornées découvertes le sont dans cette région au début du XXIe siècle. Actuellement, l’art pariétal du Paléolithique supérieur européen remonte à plus de 40 000 ans.
Le poète et théoricien de la beauté allemand Friedrich Schiller (1759-1805), a défini la beauté comme la « liberté dans les apparences », l’harmonie entre la loi naturelle et les actes humains. Pour concrétiser économiquement et politiquement ce concept, une culture citoyenne favorable à l’ennoblissement des caractères par l’apprentissage positif doit être initiée et appliquée ; elle est aujourd’hui précisément ignorée et mise en pièce par les médias de masse. Le largage des bombes atomiques sur le Japon, la guerre du Vietnam et l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy ont infléchi les objectifs politiques définis par Franklin Roosevelt, avant son décès survenu en avril 1945, alors que les utopistes britanniques H.G. Wells et B. Russel prônaient un nouveau paradigme nommé « démocratie » ou encore « mondialisation », destiné à générer un État mondial, initié sur les débris des États-nations. À cet empire libéral, devait correspondre une culture qui amoindrirait les qualités humaines, semblable à celle développée par l’Empire romain sous le slogan « du pain et des jeux ». En 1950, fut fondé, avec le financement de la CIA, le Congrès pour la Liberté de la Culture ; la fondation Rockefeller, ainsi que d’autres puissants mécènes, contribuèrent principalement à la promotion d’artistes distillant des messages pessimistes quant à la nature humaine.

La beauté universelle, chère à Schiller, sera éradiquée et l’art catégorisé en art des élites et art du peuple.
Le destin de la civilisation occidentale est lié à celui de l’édifice chancelant du monde bancaire. Les politiques et les financiers, conscients du phénomène et inspirés par leur mépris des peuples se ruent vers la fuite en avant. Les individus apeurés se réfugient dans un univers qui les soulage du manque d’harmonie entre l’être moral pensant qu’ils sont et le monde médiocre qui les entoure. Ce processus auto-destructeur appelle à un soulagement toujours plus pressant, via le recours à une culture faite de sexe, de sang et de mort, dans une violence de plus en plus brutale.
Le cyberespace amplifie les émotions en les socialisant, préparant les actes virtuels à réellement se matérialiser : massacres et actes terroristes inspirés par des jeux vidéos et relayés sur les réseaux sociaux en témoignent.
Des attentats suicides apparaissent dans nos sociétés occidentales, sans que les citoyens ne réagissent, parce que les médias et leurs commanditaires maintiennent le système de croyances en place et favorisent de la sorte une dynamique de masse qui entraîne la civilisation dans un effondrement comparable à celui qui mena la Grèce antique au sien.
Les raisons du problème sont donc à attribuer aux médias et principalement à une maladie culturelle pouvant être qualifiée de « romantisme émotionnel ». Celle-ci doit être comprise en tant que processus dynamique, étendu sur une longue période historique, ici circonscrite au dix-neuvième et vingtième siècles, au cours desquelles le romantisme s’est imposé en Europe et au monde, aliénant l’héritage grec et judéo-chrétien qui, par la science et l’art classique, a amélioré la qualité d’organisation économique, politique et sociale de l’humanité.
La génération d’entre 1975 et 1990 est née dans une société en opposition avec la simplicité et la beauté naturelle ; la masse populaire paupérisée est confrontée aux classes riches, grandes bénéficiaires d’un système économique laissé à la loi de la jungle financière. Ces phénomènes s’inscrivent dans la continuité du basculement de paradigme culturel et économique esquissé dans les années 1960, et incarné par les baby-boomers.
Les dirigeants politiques occidentaux ont entraîné le monde dans une longue crise stratégique et économique. Lorsque Neil Armstrong a posé le pied sur la lune en 1969, aboutissant ainsi un projet initié par John Fitzgerald Kennedy en 1961, la société américaine avait alors déjà perdu la capacité d’accomplir une telle prouesse. L’arrêt des programmes d’exploration de l’espace des pays occidentaux, la fin des perspectives de développement Nord-Sud, espoir que nourrissaient les républicains dans le monde d’après-guerre, la guerre au Vietnam et la menace de conflits nucléaires ont donné à la jeune génération de l’époque une sombre perspective, ce qui a favorisé le changement du paradigme culturel, vers le pessimisme, où l’individu en manque d’identité historique universelle, est réduit à l’hédonisme et à appréhender l’identité par des ressentis existentialistes.
Parvenue à l’âge adulte, toute personne dotée de la capacité de réflexion se pose naturellement les questions existentielles, pour en conclure actuellement que l’être humain semble passablement mauvais, est tributaire de ce qu’il a et surtout de ce qu’il veut avoir, que la société est en fait une comédie. L’idée de progrès insinue ainsi un dégoût viscéral de nature à décourager toute participation à la moindre tentative d’amélioration sociétale, favorisant ainsi la fuite dans la quête infinie d’une hypothétique sensation d’harmonie. Une forme de romantisme prônant un retour à la nature est actuellement omniprésente, mais ce rêve s’évanouit face au malaise persistant, submergé par le flot de tentatives stériles, synonyme d’éternelle frustration. Faute de satisfaction morale, il importe donc de se montrer épanoui, de cacher la dissonance intérieure irrésolue, de rechercher le plaisir, d’éviter le désagréable, la douleur, de vivre en état d’ivresse sensuelle, en perte de lien avec le réel, sous l’effet anesthésiant de drogues, licites ou non. Les écrans haute-définition proposent les mondes idéaux des jeux et des réseaux sociaux, qui procurent à peu de frais l’évasion permanente. Les artistes, les intellectuels, les scientifiques cherchent à déceler un sens positif à la révolution accélérée des technologies de l’information et de la communication, alors que l’époque les confronte à de réels dilemmes. Le système précipite dans la précarité les personnes qui s’opposent à lui, comme celles dites inadaptées ; les crises économiques et financières sont le signe d’un déséquilibre mondial conséquent. Le retour de la croissance et la relance de la consommation sont hypothétiques et surtout totalement illusoires sur le long terme ; les ressources planétaires sont limitées et la surconsommation de l’après dernière guerre mondiale est une des sources de la problématique globale. Le retour de la croissance et la relance de la consommation sont hypothétiques et surtout totalement illusoires sur le long terme ; les ressources planétaires sont limitées et la surconsommation de l’après dernière guerre mondiale est une des sources de la problématique globale. Le monde s’est davantage modifié entre l’époque actuelle et le début du vingtième siècle, qu’entre celui-ci et la période antique. La proportion de la population urbaine a augmenté de trois à cinquante pour cent entre le début du dix-huitième et le début du vingt-et-unième siècle.
En 2050, selon une étude de l’Organisation des Nations Unies qui prévoit de plus en plus de mégalopoles à l’avenir, soixante-huit pourcents de la population mondiale sera citadine contre cinquante-cinq pourcents aujourd’hui.
Les projections montrent que deux milliards et demi de personnes seraient susceptibles d’encore venir accroître la population dans les zones urbaines d’ici là – près de nonante pourcents de cette augmentation sera asiatique et africaine.
La population dans les villes a augmenté de sept cent cinquante et un millions de personnes en 1950 à quatre milliards deux-cents millions en 2018. En dépit d’un taux d’urbanisation assez faible, l’Asie accueille cinquante-quatre pourcents des citadins de la planète, suivie par l’Europe et l’Afrique avec treize pourcents chacune.
Internet compte quatre milliards d’abonnés et autorise l’envoi instantané de courriels, d’informations boursières, l’organisation de vidéo-conférences… la vitesse de l’information a été multipliée par dix millions, en comparaison des délais nécessaires à sa transmission au début du vingtième siècle. Le smartphone englobe trois milliards d’utilisateurs et le même nombre de téléphones mobiles. En ce qui concerne les déplacements physiques, l’avion permet de boucler un tour du monde en un peu plus de cinquante heures — pour mémoire, le record imaginé en 1872 par l’auteur visionnaire Jules Verne (1828-1905) et rendu vraisemblable des suites de la révolution des transports qui marque alors l’époque, était de quatre-vingts jours.
La population mondiale a augmenté de quatre-cent-cinquante pourcents entre le début du siècle passé et aujourd’hui. La population mondiale s’élève à sept milliards, dont quatre-cent-septante millions de plus de 65 ans et vraisemblablement plus de huit-cent-vingt millions de cet âge, en 2025.
La mondialisation accélérée a contribué à augmenter davantage les inégalités à partir de 1985. La spéculation domine le commerce ; les hedge funds – fonds capitalistiques – investissent dans un but strictement spéculatif, sans régulation, en vue de garantir les meilleurs rendements. En 2007, la crise du crédit due à l’effondrement du marché immobilier américain met à mal les établissements financiers, suite à l’attribution des gains aux actionnaires, aux dépens des salariés. La faillite des ménages surendettés a provoqué la crise économique qui a affecté l’ensemble de la planète. Les États sont intervenus pour tenter de sauver ce système global, ce qui a provoqué le recul du Produit Intérieur Brut mondial de deux-pourcents-vingt en 2009. Les États-Unis et d’autres pays sont entrés en récession, tandis que les bourses mondiales s’effondraient. Cette catastrophe financière a cependant le mérite d’avoir appelé à la régulation du système bancaire et financier.
Un système semblable est également appliqué au commerce des travaux artistiques ; il sera développé à la partie spécifiquement dédiée à l’art spéculatif et financier.
La mondialisation, associée à une diffusion massive des moyens de communication répand aujourd’hui l’information à l’ensemble des peuples. Plus aucun de ceux-ci n’accepte dès lors d’encore subir le joug des tyrans. En 2011, le « printemps arabe » a contribué à la chute des dictateurs égyptien, libyen et yéménite, ainsi qu’ à l’organisation d’élections approximativement libres au Maroc. La même année, des élections ont encore été organisées en Côte d’Ivoire et au Sénégal ; le régime birman a dû s’ouvrir à l’opposition. La majorité des dirigeants de la planète savent que le règne des dictateurs est aujourd’hui compté.
Toutes ces mutations ont profondément modifié les modes de vie, les rapports au temps et à l’espace, les caractéristiques biologiques et anatomiques humaines, la façon d’entrevoir l’absolu, de se percevoir par rapport au monde et à la société, d’orienter sa vie. Les dimensions humaines subissent une mutation spirituelle, culturelle, psychologique, sociale, économique, dues à la globalisation mondiale. Ce phénomène est notamment perceptible par la modification du rapport à la notion d’espace-temps : la notion du temps objectif demeure la constante universelle mesurable et invariable, alors que celle du temps subjectif consiste à mettre en scène les émotions et varie la perception du rythme de la vie. L’évolution est aujourd’hui permanente. Le rapport au temps vécu a été totalement modifié en quelques décennies et le programme quotidien, devenu surchargé, n’est plus accompli dans le délai qui lui est normalement imparti. Vie professionnelle et vie privée sont régulièrement confondues par crainte de manquer aux obligations édictées par la première ; la société ne tolère plus la lenteur et le manque de performance. Les connaissances sont dépassées alors qu’elles sont à peine acquises ; la formation est continue dans une société où le tempo est défini par l’ordinateur. L’innovation et la vitesse sont synonymes de mieux ; le temps humain n’est cependant pas celui des machines et le réflexe ne doit pas remplacer la réflexion. La révolution technologique, destinée à améliorer la qualité de vie, a, tout compte fait, imposé à l’homme le rythme de la machine, dont il ne cherche, de plus, qu’à améliorer la performance.
La pression temporelle et la modification de la perception spatiale sont encore des sources de peurs, dont il résulte un surcroît de stress, susceptible d’engendrer des troubles psychiques et physiques plus ou moins importants, telle la dépression, susceptible de mener au suicide. L’innovation technologique et l’évolution des moyens de transport ont également contribué à modifier notre perception de l’espace. Sortir de chez soi implique d’expérimenter la culture de l’autre : restaurants chinois, japonais, indiens, africains, sont très répandus ; les nouvelles technologies de l’information et de la communication, ainsi que la prolifération des réseaux interconnectés permettent aux dynamiques mondiales d’atteindre l’intimité du domicile familial. Depuis le néolithique, les sociétés humaines s’organisent selon une structure fractale comptant peu de personnes au sommet et beaucoup à la base. L’interconnexion généralisée crée pour sa part un mode d’organisation horizontal et non vertical, dans lequel quiconque peut également se déplacer, échanger, intervenir.
Ainsi se transforment les consciences et se forment des courants d’opinion. Le progrès technique induit une nouvelle forme d’organisation sociale, délocalisée dans les espaces des réseaux immatériels.
L’expansion fulgurante de l’information est planétaire – alors que la révolution industrielle était nationale et européenne – elle provoque un affrontement intercontinental radical, qui contribue à accroître la fracture qui sépare les riches des pauvres, les pays industrialisés des pays « en voie de développement ». L’information est accessible en permanence, sans la moindre hiérarchisation, donc sans distinction d’importance. Son interprétation anecdotique risque de paralyser toute réaction, de banaliser l’importance d’une nouvelle par rapport à une autre, de rendre inapte à en mesurer l’importance et l’urgence, de ne plus définir de contexte en vue d’en comprendre la portée et de finalement la percevoir en tant que spectacle, abandonnant l’analyse et l’appréciation personnelle du sujet à ce qu’en font les parutions spécialisées destinées à une minorité d’initiés.
Les modifications accélérées vécues aujourd’hui ne seront pas sans incidences sur notre comportement psychique, le rapport aux autres, à la nature, à la spiritualité. En tuant les dieux et en abolissant les frontières, l’homme s’est condamné à trouver en lui-même une nouvelle « sécurité ».
La modernité date de la renaissance et ses principaux fondements, telles la globalisation, la raison critique, l’individualisation, persistent et accélèrent les modifications techniques qui en résultent. Cette modernité est en phase d’expansion désenchantée depuis quelques dizaines d’années, du fait que de ses postulats de départ, seuls subsistent ceux relatifs aux droits de l’homme et à la démocratie. La néo-modernité actuelle représente, néanmoins, une phase décisive de l’évolution de la modernité depuis son origine. Elle déploie en effet l’ensemble de ses virtualités à l’ensemble de la planète.
Ostwald Spengler (1880-1936), philosophe allemand, publie en 1918, la première partie du livre « Le déclin de l’Occident », dont la seconde partie suivra, en 1922. Dans cet ouvrage, il s’inspire et applique aux phénomènes culturels, la méthode morphologique définie par Goethe au sujet des sciences naturelles. Celle-ci consiste à dériver les phénomènes en partant d’un phénomène primitif unique ; en référence à cette influence, Spengler sous-titre son livre « Esquisse d’une morphologie de l’histoire universelle ». Il y ausculte l’histoire et répertorie les cultures qui, comme des existences biologiques naissent, grandissent, déclinent et disparaissent.
Dans son livre « Décadence —  de Jésus au 11 septembre, vie et mort de l’Occident », paru début 2017, le philosophe athée Michel Onfray (1959), annonce la fin de la civilisation occidentale. Il considère, à ce propos, le travail de Samuel Huntington « Choc des civilisations », paru en 1996, comme ayant été validé par le réel.
Allié à celui de la globalisation du monde, entamé à la même époque, le mécanisme d’individualisation a fini par atteindre l’entièreté du globe. En s’accélérant de façon exponentielle, particulièrement grâce aux nouveaux moyens de communication, il s’est mué en déferlante planétaire au cours des deux dernières décennies. La terre est devenue un village interconnecté à une échelle supranationale et le déclin de l’occident est escorté par la croissance d’une civilisation planétaire qui utilise les caractéristiques majeures de la civilisation occidentale. Celle-ci se meurt-elle, ou son déclin s’accompagne-t-il de l’élan d’une civilisation planétaire qui lui dérobe ses caractéristiques majeures ? Ne se métamorphose-t-elle pas plutôt en absorbant d’autres modèles culturels qui lui restaient étrangers ? Force est de constater que le type mondial général demeure celui de l’occident. S’agit-il donc, finalement, du déclin de l’occident ou de l’occidentalisation de la civilisation mondiale ?L’Homme est pour la première fois confronté à la genèse d’une civilisation planétaire induisant l’interdépendance, civilisation due à hégémonie occidentale. La cohésion interculturelle aujourd’hui manquante, rend un véritable dialogue interculturel, ainsi qu’une nouvelle liaison durable entre l’homme et la nature indispensables.

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